samedi 1 février 2014

Lettrine et enluminure, l'alliance du beau et de l'utile

C'est dans l'imposant bâtiment des Archives Nationales que nous avons participé à un atelier lettrine où nous avons découvert, l'espace d'un trop bref moment, la beauté, la précision, la richesse des écrits et décors des manuscrits médiévaux.

Les Archives Nationales sont installées dans un bâtiment construit sur les restes d'un ancien château fort, dont était propriétaire Olivier de Clisson, chef des armées du roi Charles V, et auquel des éléments ont été rajoutés au cours du XVIIIème siècle.

Classement et conservation
Réparties sur quatre sites, les Archives Nationales sont avant tout un espace où l'on collecte et conserve les documents relatifs à la vie publique de la Révolution à nos jours. Il peut s'agir de documents sur papier ou d'objets : peintures, sculptures, un morceau de mur portant un graffiti ... dès l'instant qu'ils traitent de l'histoire politique, administrative ou judiciaire de la France.
Le plus ancien document conservé date de l'année 625. Les Archives accueillent tout ce qui émane de l'Assemblée nationale, des ministères, de la présidence de la République.

48 kilomètres de linéaire rassemblant divers documents
La Révolution a totalement changé le paysage et le visage du pays. Les femmes et hommes de l'époque ont décidé de devenir des citoyens à part entière, de prendre en charge leur destinée. Quel autre moyen de connaître son histoire, de garder le souvenir des événements passés, les preuves que de les conserver dans un lieu spécialement dédié ?
Napoléon Ier achète le lieu et commence à y déposer, à y entasser tous les documents relatifs à cette histoire politique et administrative.

L'écriture au Moyen Âge

La société médiévale est composée de trois catégories :
  •  ceux qui travaillent : paysans, commerçants de diverses corporations, médecins, hommes de loi ...
  • le clergé : prêtres, moines ...
  •  les chevaliers, la noblesse.
Parmi ces différentes catégories, commerçants, médecins connaissent, pour certains, quelques rudiments d'écriture. Pour la noblesse et les chevaliers, la lecture n'est pas nécessairement maîtrisée. En revanche, les moines dont la mission est de transmettre la Bible, possèdent cette connaissance et apprennent à lire et à écrire.

Les moines copieurs travaillent dans un scriptorium (du latin scribere), pièce claire pourvue de fenêtres. Ils utilisent tout d'abord  comme support, du papyrus, papier utilisé pendant des millénaires, qui reste cependant très fragile d'utilisation et de conservation. Des problèmes de commerce empêche sa commercialisation à partir de l'an 800. Aussi utilisera-t-on ensuite de la peau de chèvre, de veau ou d'agneau traitée de telle sorte qu'elle offrira un support robuste quoique coûteux. C'est en Turquie, dans la ville de Pergame que le procédé naît, lui donnant par la suite son nom : le parchemin.


L’art de l’écriture

Au Moyen Âge, on écrit à l’aide d’une plume récupérée sur le flanc d’un volatile (oie, faisan, corbeau, etc.). La mie de pain sert à absorber le surplus d’encre et l’on conserve à portée de main un petit couteau pour tailler la plume ou gratter d’éventuelles erreurs. En guise d’encre, on utilise des pigments naturels à base de végétaux tels la noix de galle ou le brou de noix ou de minéraux.

En guise d'encre, les moines utilisent noix de galle, brou de noix ...
Les moines copistes travaillent parfois de longs mois sur un livre. Mais jusqu’au XIIème siècle, la ponctuation n’est pas présente dans les textes. Les mots sont accolés les uns aux autres, rendant la lecture complexe. Aussi pour aérer le texte, le rendre plus compréhensible, en extraire un mot important, en plus de la lettrine qui marque un paragraphe et prolonge parfois en frise, les moines réalisent des enluminures, riches décors  représentant des végétaux, des animaux fantastiques ou des masques … les enluminures sont souvent détaillées, réalisées en couleur ou à la feuille d’or.

L'atelier
Le groupe que nous avons mené aux Archives s'est donc essayé à l’art de la lettrine et de l’enluminure sur un parchemin végétal. Chacun a esquissé le contour de la première lettre de son prénom et orné cette de motifs de fleurs, d’entrelacs, d’animaux. 

Précision du tracé et de l'à-plat

Nous avons ensuite repassé les contours de la lettrine et des motifs à l’encre noire.  Après séchage, nous avons enfin appliqué de la peinture dorée à l’intérieur de la lettrine.

Daho


Mohamed
Sylviane

Claude

Ahmed
Nous avons clos cette excursion par une visite des salles où sont entreposés, à la décoration mêlant bois et fer, quelque quarante-huit kilomètres linéaires de documents divers et variés.


Bois et fer, matériaux utilisés pour la décoration





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